Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la Chambre de commerce et de l’industrie de Québec choisit pour thème de son Forum économique annuel «Faire de Québec une cité éducative». Je n’en reviens toujours pas.
Dans La Presse, François Cardinal évoquait, sans le savoir, des idées chères aux cités éducatives. Il propose notamment le développement d’un organisme qui serait responsable d’aménager le fonctionnement de la ville en considérant le temps comme une richesse collective.
J’ai eu la chance de découvrir l’Italie en participant au Congrès international des cités éducatives, à Gènes. J’y ai côtoyé Jean-Paul L’Allier.
Le Conseil supérieur de l’éducation m’a aussi invité à faire une intervention sur le thème Si j’étais ministre de l’Éducation. J’y ai rencontré Guy Rocher.
Ces deux rencontres m’ont lentement fait reprendre goût à la politique.
Au cours de l’année, j’ai dénoncé sur mon blogue:
Le manque d’ouverture des intellectuels québécois face aux nouveaux espaces publics qui prennent forme sur le Web;
«…dénoncer le rétrécissement de l’espace public sans s’engager activement dans l’exploration de ce que les nouvelles technologies peuvent offrir comme moyens pour contrer cette tendance (en particulier les carnets Web) me semble pour le moins étonnant comme attitude.»
et le déplorable spectacle de la période des questions à l’Assemblée nationale.
«Je viens de regarder la rediffusion de la période de questions à Télé-Québec… en particulier le passage où vous vous êtes relancé questions et réponses dans un remarquable dialogue de sourds au sujet des besoins de la région de Québec en termes de développement économique. Je ne peux tout simplement pas éviter de vous exprimer ma déception de constater que nous en sommes rendus là dans la teneur du discours politique.»
J’ai aussi expliqué plus d’une fois pourquoi je préfère le concept d’économie de l’apprentissage à celui d’économie du savoir, qui était devenu très à la mode.
«Pour relever certains défis, une ville peut avoir moins besoin d’une population instruite que d’une population qui apprend… simplement parce qu’une population qui apprend sera plus ouverte à des façons différentes d’envisager les problèmes de la ville, à envisager à des solutions nouvelles et à appuyer des projets innovateurs.
Je crains qu’en valorisant de façon disproportionnée l’industrie du savoir (au sens des connaissances de pointe) et en associant l’innovation au seul secteur des technologies, on risque de perdre de vue le fait que ce qu’il faut viser pour favoriser le développement économique d’une ville, c’est offrir des occasions variées d’apprentissage à chacun des citoyens.»
Pendant ce temps, aux États-Unis, Howard Dean révolutionnait la façon de faire de la politique en utilisant intensivement Internet pour communiquer avec ses électeurs.
Mais ça intéressait bien peu de monde au Québec.