Je suis retourné en France avec l’Office franco-québécois pour la jeunesse. J’y ai fait plusieurs rencontres prometteuses au plan professionnel.
J’ai aussi fait partie de l’organisation de la première édition des Rencontres internationales du Multimédia d’apprentissage (RIMA). Nous y avons réussi à y inviter des vedettes internationales des technologies éducatives et des jeux vidéos — et notamment Seymour Papert, dont j’avais lu presque tous les livres (il est décédé en 2016).
C’est également cette année-là que j’ai découvert le concept de cité éducative, qui a été une véritable révélation. Ça m’a permis de réunir mon intérêt pour l’éducation et les technologies avec celui (perdu) de la politique.
C’est ce qui m’a incité à commencer la publication d’un blogue, qui avait initialement pour nom «Du cyberespace à la cité éducative».
Dès le début, j’y au parlé de leadership, de l’impact social des nouvelles technologies, d’éducation et de culture.
Les archives de ce blogue me permettent, par exemple, de me rappeler aujourd’hui qu’en 2002, l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, à Montréal, annonçait un projet de e-gouvernement… qui était probablement plus ambitieux que tous ceux qui sont actuellement à l’étude au Québec.
C’est aussi ce qui m’a permis de réaliser que Le Devoir consacrait à cette époque une pleine page chaque semaine à l’impact des nouvelles technologies sur la société québécoise. Rien de tel aujourd’hui, alors que ce serait plus indispensable que jamais.
Avec la naissance de Capucine, j’étais papa pour une troisième fois, et j’ai dû réfléchir au type d’école que je souhaitais les voir fréquenter. C’est d’ailleurs devenu le sujet d’un texte qui a été publié dans Les défis du cybermonde, aux Presses de l’Université Laval, sous la direction d’Hervé Fischer. Extraits:
«…je dois me questionner sur le milieu qui pourra contribuer à les rendre heureux, libres et solidaires dans un monde déjà profondément marqué par l’avènement des technologies numériques.
Autant le dire tout de suite, la maîtrise technique des nouvelles technologies par les enfants ne m’inquiète pas un seul instant. L’école perd son temps en montrant aux enfants à utiliser un logiciel de traitement de texte. Il suffirait de les mettre en contact avec le logiciel dans un cadre stimulant.
Je m’intéresse bien plus à ce qui contribue à mettre les enfants en contact avec la culture qui préside au développement de la société numérique et dont la compréhension, même partielle, m’apparaît indispensable pour éviter d’en devenir un citoyen-consommateur contemplatif. (…)
À défaut que l’école aide les enfants à mettre les nouvelles technologies au service de la collectivité, il faudra se résigner à ce que l’âge du numérique soit soumis aux puissantes influences des quelques groupes dont les intentions ne seront sans doute pas toujours très claires et qui seront parfois bien loin de la recherche du mieux-être collectif. (…)
Je cherche une école qui prendra les moyens nécessaires pour habiliter de petits êtres humains à se côtoyer de façon libre et solidaire dans monde où les règles du jeu reposent davantage sur la collaboration et la mise en commun des ressources que sur la compétition et la hiérarchie.»