L’industrie multimédia est partie sur une bulle. Netgraphe est entré en bourse et a valu, pendant quelques mois, plus qu’Air Canada.
Parce que dans ce contexte les artisans du multimédia ne pouvait pas s’exprimer au sujet de la folie qui était en train de s’emparer de leur industrie, nous avons créé, des amis et moi, un site Web où il était possible de partager des informations ou d’exprimer des critiques de façon anonyme.
Pssst! est rapidement devenu un site Web incontournable, qui nous aura même valu une mise en demeure du siège social de Yahoo!
Napster bousculait aussi l’industrie de la musique, qui n’avait pas du tout vu venir les échanges de poste-à-poste (peer-to-peer).
Je découvrais aussi que la mondialisation n’allait probablement pas être aussi rose qu’on nous l’avait promis: le sommet de l’Organisation Mondiale du Commerce à Seattle tournait à l’émeute. On racontait avec étonnement que les manifestants utilisaient les SMS pour coordonner leurs actions et déjouer la police.
J’ai aussi publié cette année-là sur le Web un texte dans lequel je m’adressais à ma fille de un an afin de lui expliquer les convictions qui m’animaient. Elle retrouvera d’ailleurs ce texte, par hasard, à l’occasion d’une recherche dix ans plus tard!
Et l’année s’est terminée dans une ambiance de fin du monde à cause de la peur du bogue de l’an 2000.