La fin de mon secondaire a été marquée par l’échec de l’accord du lac Meech et une fête nationale particulièrement festive et patriotique.
Mon pays était en train de naître!
Avec le recul, je me dis que c’est pas neutre, avoir découvert la politique en célébrant un échec.
La magie n’a pas duré très longtemps cette fois-là non plus. Le Québec a été presque aussitôt plongé dans la crise d’Oka.
Ça a été une autre occasion de découvrir un Québec que je ne connaissais pas: fait d’intolérance et de violence. J’ai même vu à la télévision des gens tirer des roches sur une ambulance. J’avais vu ça en Palestine avec l’intifada quelques années plus tôt, mais dans mon pays!? Je n’aurais jamais cru ça possible, et pourtant.
Ça a aussi été le début de la Guerre du Golfe, contre laquelle j’ai évidemment manifesté.
Jean Leloup a parfaitement résumé l’esprit de cette période avec 1990.