J’avais 16 ans.
Le mur de Berlin s’écroulait à la fin de l’été. J’ai eu la chance d’entrer dans le monde adulte en tournant une page de l’histoire.
La guerre froide se terminait. La course aux armements aussi.
Un tout nouveau monde s’offrait à moi. On venait même d’avoir notre premier ordinateur familial.
L’ambiance a été magique pendant quelques mois, jusqu’à ce que survienne la tuerie de l’École polytechnique. Quatorze femmes assassinées — juste parce qu’elles sont des femmes. À Montréal.
Retour à la réalité.
Presque trente ans plus tard, je vois encore très bien les images qui défilaient en continu sur l’écran cathodique.
Je pense que c’est la première fois que j’ai suivi une tragédie en direct à la télévision.